Dispositif École et Cinéma du département de la Marne. Site regroupant la programmation des films, leurs fiches pédagogiques et les critiques publiées par les élèves des classes inscrites.
Kirikou et la sorcière
Cette année, nous parlons d'enfants intrépides au cinéma. En voici un tout spécial... Avec le long métrage d'animation Kirikou et la sorcière, les élèves découvriront l'histoire de ce petit garçon qui sort tout seul du ventre de sa mère, qui sait déjà parler et courir. Il naît dans un village d’Afrique sur lequel la sorcière Karaba a jeté un sort, un village où tous les hommes ou presque ont disparu. Kirikou veut délivrer le village de son emprise maléfique et comprendre pourquoi cette sorcière est aussi méchante.
L'Afrique
Avec Kirikou, nous découvrons un récit qui s’inscrit dans l’authenticité d’une culture africaine. Rappelons que Michel Ocelot, le réalisateur, a vécu une partie de son enfance en Guinée et voulait ici être fidèle à ce continent qu’il aime et à le valoriser. C’est avec réalisme qu’il décrit la faune africaine (pintades, phacochères, vipères, putois), ainsi qu'une flore luxuriante, mise en avant grâce à une grande richesse visuelle et des décors inspirés des peintures du Douanier Rousseau. Pour la musique, Michel Ocelot s’entoure de Youssou N’dour, sénégalais, qui utilise uniquement des instruments traditionnels africains. Enfin, de sa nature et sa fonction, le film de Michel Ocelot se fait le prolongement de la tradition orale africaine : un conte qui se transmet d’âge en âge, de pays en pays et qui joue pleinement son rôle d’accession aux valeurs de la vie.
On serait tenté de jouer aux "7 différences" entre les images de Kirikou et la sorcière et les peintures du Douanier Rousseau.
Accepter les différences, s'ouvrir à l'autre
Kirikou est un tout petit garçon qui sait ce qu’il veut. Indépendant, généreux, vaillant, il ne craint ni les sorcières ni les superstitions. Il est aussi impatient et n’aime pas être différent des autres… Pourtant, sa différence de taille fait sa force, puisqu’elle lui permet d’entrer dans des endroits où tous les autres ne peuvent pas accéder et résoudre les problèmes !
Le film de Michel Ocelot nous montre bien, de toute façon, qu’il ne faut pas juger et limiter les personnes à un trait physique ou un trait de caractère : il vaut mieux creuser un peu pour découvrir le potentiel de chacun et sa nature multifacette. Kirikou et la sorcière, c’est un appel à la bienveillance, à l’ouverture, à la compréhension. Il s'agit d'un conte dans lequel on échappe à une vision très manichéenne de la vie. La frontière entre le bien et le mal n’est pas si simple. C’est en ceci que réside le message du film : la source de méchanceté est bien souvent la souffrance, mais un retour en arrière est possible. Il faut pour cela aller à la rencontre de l’autre.
Pour une quête du savoir
En outre, dans ce récit initiatique, une place importante est faite à la superstition et à ses dangers. On voit dans Kirikou et la sorcière le lien de causalité entre peur et violence et que celles-ci sont multipliées par un manque de connaissance. Kirikou, lui, montre qu'il possède un esprit indépendant, il va aller au-delà de ces superstitions et tenter de trouver la vérité (qu'il s'agisse du monstre qui prive le village de son eau, ou de la raison de la méchanceté de la sorcière Karaba). Par ailleurs très curieux, il cherche obstinément à comprendre tout ce qu'il voit (tous les "pourquoi ?" dans la scène de sa naissance). C’est en allant vers le savoir et la sagesse que l'on peut assurer la paix et la prospérité.